Le nombre de personnes sans électricité à travers le monde est passé de 1,2 milliard en 2010 à 840 millions en 2019. Cependant, selon la Banque mondiale, 650 millions de personnes seront toujours privées d’électricité en 2030, dont 90 % résident en Afrique.
L’Afrique n’atteindra pas les objectifs d’accès universel à l’énergie fixés dans l’objectif de développement n° 7 (ODD7). C’est l’une des conclusions du rapport Prix de l’énergie en Afrique : Transition vers une énergie propre pour l’industrialisation de l’Afrique publiée par la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
Les principales raisons de cet échec sont l’offre et l’accès limités à l’électricité. L’Afrique s’appuie principalement sur les combustibles fossiles et la biomasse au lieu de diversifier son approvisionnement en énergie primaire. Pourtant, le continent dispose d’énormes ressources renouvelables et non renouvelables.
Pour Anthony Monganeli Mehlwana, chargé des affaires économiques à la CEA, les centrales électriques à combustibles fossiles sont plus chères que les centrales éoliennes et solaires. « L’éolien terrestre coûte 59 $ par MW, tandis que le solaire photovoltaïque de service public coûte 79 $ par MW. Pendant ce temps, le coût du charbon est de 109 $ par MW et celui du gaz naturel est de 74 $ par MW », a-t-il précisé.
600 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’électricité et 900 millions n’ont pas accès à un combustible de cuisson propre. En outre, le taux d’accès à l’électricité dans 24 pays est toujours inférieur à 50 %. Il faudra des investissements annuels d’environ 40 milliards $ pour répondre aux besoins énergétiques du continent.
Le rapport suggère aux pays africains de créer un environnement favorable aux investissements du secteur privé dans le secteur de l’électricité. Ils devraient appliquer des tarifs reflétant les coûts et veiller à l’efficacité de la production d’électricité afin de réduire les coûts.
Les pays devront développer des mécanismes pour augmenter la part des énergies renouvelables dans les systèmes électriques. Pour faciliter le déploiement des énergies renouvelables, le rapport suggère que les pays africains introduisent le gaz naturel comme combustible de transition pour remplacer le charbon.